services pénitentiaires
Les actions en direction de l’administration pénitentiaire et de la Protection judiciaire de la jeunesse ont pour cadre général la convention entre le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et le ministère de la Justice (2010/2012 et 2012/2014).
Le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires Provence-Alpes-Côte d’Azur / Corse sont engagés dans un partenariat culturel et artistique autour de la programmation, des activités et des ressources du Frac, au sein des établissements pénitentiaires et au Frac. Ce partenariat fait l’objet d’une convention signée le 15 décembre 2010.
Ces actions ont pour objectif de faciliter l’accès à l’art contemporain pour les personnes placées sous main de justice, leurs familles, les fonctionnaires et les salariés des associations socioculturelles et sportives des établissements pénitentiaires. Il s’agit d’aller à la rencontre de chacun, de donner un accès aux pratiques culturelles et de s’inscrire dans le travail de préparation à la sortie et de la prévention de la récidive.
Dès 2008, la Disp (Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires) Paca Corse, a souhaité s’engager dans un partenariat suivi avec le Frac et les premiers contacts se sont concrétisés autour d’un programme de formation.
Si ces projets s’inscrivent dans un cadre institutionnel et politique, dans lequel il est convenu que « l’accès à la culture est un élément important dans le parcours d’insertion et de réinsertion des personnes placées sous main de justice » (Pierre Raffin, directeur adjoint, Disp Paca Corse), ils ne peuvent exister sans la volonté de personnes qui, du côté des institutions culturelles comme de l’administration pénitentiaire, pense que l’art à son entière place dans le quotidien des détenus et, au même titre qu’à l’extérieur, que les œuvres devraient accompagner chacun d’entre nous dans son parcours, ses émotions, sa réflexion, son expérience.
« Je ne crois pas faire preuve d’originalité en écrivant que l’art libère, quel paradoxe pour un être enfermé ! que l’art apaise et que nous savons la violence de la détention, que la culture crée du lien et nous en manquons cruellement, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ce n’est donc pas un luxe, c’est une nécessité ». Laurence Vichnievsky, magistrat, conseiller régional Paca.
Les différents types d'intervention
La nature des interventions et leur modalité de réalisation sont conçues en étroite collaboration avec les partenaires et en fonction de la spécificité de chaque établissement et des publics concernés.
Elles prennent des formes diverses, principalement :
— Visites d’exposition au Frac, échanges et ateliers en relation,
— Intervention d’artiste en détention et activation d’œuvres (comme celle de Boris Nordmann),
— Diffusion des œuvres de la collection, principalement via des projections de vidéos pour le moment,
— Discussions philosophiques autour des expos et des œuvres de la collection, menées en détention par Marc Rosmini,
— Constitution d’une documentation d’art contemporain pour chaque établissement à partir des éditions du Frac,
— Les actions de formation
L’objectif principal de ces journées d’échange est d’appréhender l’art contemporain et ses enjeux, d’aller à la rencontre d’artistes et de partager avec eux un temps de pratique et d’atelier ; de découvrir des outils, de les utiliser et d’identifier des méthodologies partagées avec l’équipe du Frac.
D’abord destinés aux conseillers d’insertion et de probation, référents des projets culturels, ces journées (3 par an) sont ouvertes désormais à tous les membres de l’administration pénitentiaire dont les surveillants qui jouent un rôle important dans la faisabilité des projets en milieu carcéral. Pour chaque formation, une rencontre avec un artiste de la collection ou ayant un projet en cours avec le Frac est organisée. Un atelier est parfois propose, pour mettre les participants dans la posture qu’ils proposent aux détenus — que veut dire avoir une pratique ? participer à une création ?
La possibilité de concevoir puis d’accompagner un projet culturel en partenariat est vite devenu concrète et de nombreuses demandes ont émergé. Des actions dans et hors les murs ont donc été conçues et accompagnées par des représentants des deux structures.